Jean-Luc Nélias : « À partir de demain midi, ça part en sucette »

Aujourd’hui team manager de l’équipe de l’IMOCA MACIF – Santé Prévoyance, Jean-Luc Nélias fait parti des cadors de la course au large française. Travaillant avec Ulysse sur le projet de Charlie Dalin depuis 2 ans, Jean-Luc nous fait le point sur la météo des prochains jours sur cette première étape de la Mini Transat.

© Guillaume Gatefait

Ce matin au pointage de 8h, Ulysse est 9ème au classement provisoire à 9 milles du premier, Bruno Lemunier sur son Pogo 3 Kalisto et Aérofab. Proche des côtes avec ses concurrents depuis le début, Luca Rosetti, Felix Oberle et Adrien Simon, cette position est une bonne option pour Jean-Luc : « C’est sans doute le bon choix. Il n’est pas en pointe de ce groupe-là, mais il est dans le bon groupe. Dans l’ouest il n’y a vraiment pas de vent prévu dans le futur à cause de la dorsale. Il y a plus de chance qu’ils trouvent un petit couloir de vent dans l’est, proche des côtes

Lorsqu’il regarde le reste de la flotte, le choix de partir à l’extérieur du DST (NB : Zone interdite de passage) n’est pas du tout avantageux : « Déjà géographiquement tu te rajoutes de la route, donc il faut pouvoir compenser avec une vitesse nettement supérieure, ce qu’il ne sera pas le cas. Ils vont passer en dessous de la dorsale, cela peut être catastrophique. » Heureusement, Ulysse a décidé de passer par la côte portugaise.

Pour ce qui est des prochaines heures, Jean-Luc nous explique la subtilité que devra avoir Ulysse pour atteindre un peu de vent : « Dans les prochaines 24h, ils vont être dans du portant, du vent d’est, mais du vent à 5, 10, max 12 nœuds, pas plus. C’est un couloir de vent, donc si t’es trop au large, il n’y a pas d’air, si t’es trop proche des côtes, il n’y a pas d’air. C’est vraiment un petit couloir à exploiter. Ils peuvent avoir une quinzaine de nœuds ce soir en fin d’aprem, et puis ça va re-mollir cette nuit. »

Routage du vendredi 29 septembre à 9h30 pour les premiers Séries

En revanche, la suite ne sera pas très tonique pour les concurrents, qui seront face à des vents très faibles : « À partir de demain midi, ça part en sucette. Si tu vas vers la terre tu n’as pas de vent, trop à l’ouest, tu es sous l’axe de la dorsale, il n’y a pas de vent non plus. La situation va être compliquée. Ils vont faire du tribord amure, qui est le bord rapprochant cet après-midi, ce qui va les emmener sous la dorsale. Quand ils vont se rendre compte qu’il y a moins de vent, c’est le moment où ils toucheront la dorsale située à l’ouest, ils empanneront. Mais le vent restera assez faible. »

Heureusement, les Alizées portugaises seront normalement de la partie, avec plus de vent, 15 voire 18 nœuds d’après le Quimpérois. « Tu as deux solutions : soit le vent revient par le sud, donc le premier qui touche le vent s’enfuit loin devant, soit c’est temporel, l’Alizée se réinstalle pour toute la flotte et donc la situation ressemble plutôt au deuxième cas de figure » explique-t-il.

Jean-Luc rappelle cependant que son routage est théorique, et que le manque de précision de la météo que les Ministes reçoivent ne permet pas de faire un aussi beau tracé : « Ils ne peuvent pas prendre tellement d’options, ils n’ont pas une météo assez précise. Les réflexes des Ministes, c’est faire le bord qui les rapprochent le plus du but. Ulysse n’a pas un fichier GRIB qui lui dit où il y a du vent et où il y en a pas. Il va essayer de faire d’abord du rapprochant.» C’est ainsi que Jean-Luc annonce une arrivée le 5 octobre à Las Palmas, date qu’il faut prendre avec des pincettes vu l’incertitude des éléments.

Propos recueillis par Victorine HAMON

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Propos recueillis par Victorine HAMON

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